Vendredi

L’aventure a débuté en fin d’après-midi, à la gare de Magalas, où j’ai retrouvé l’équipe Visages du Sud au grand complet ! Guilhaume Lugans nous a remis nos vélos à assistance électrique, nos fidèles destriers pour les 3 prochains jours. Après quelques ajustements - réglages de la hauteur des selles, rangements du matériel (cadenas, kit de réparation) dans les sacoches prévues à cet effet - et quelques essais des vélos, nous avons emprunté le chemin de jonction jusqu'à Puimisson. Le parcours Oenovélo fait 70 kilomètres, mais il faut en compter 90 si vous arrivez depuis la gare de Magalas et empruntez le chemin de jonction qui rejoint l'itinéraire.

Quel plaisir de profiter des dernières heures du jour pour pédaler au milieu des vignes et des parterres de fleurs. Le printemps est à nos portes, comme en témoignent les odeurs qui chatouillent nos narines et les couleurs qui habillent les paysages.

Nous avons atteint le Domaine Sainte-Suzanne pour passer la nuit dans cette magnifique demeure qui fait gîtes et chambres d’hôtes à Puimisson. Nous sommes tombées sous le charme de cette bâtisse et de ses hôtes. Après notre installation, nous nous sommes réunis autour d’un apéritif au cours duquel on nous a proposé une dégustation d’huile d’olive. De l’apéro jusqu’au dessert, tout a été préparé avec soin devant nous. On s’est senti comme chez nous : on s’est promené en chaussettes dans la maison, on a discuté avec nos hôtes dans la cuisine et on a plaisanté ensemble comme si nous nous connaissions depuis des années.

Le Domaine Sainte-Suzanne allie le charme de l’ancien et la chaleur d’une maison familiale où il fait bon vivre.

Samedi

Le lendemain, après un bon et copieux petit-déjeuner aux lueurs du lever du jour, nous avons emprunté le chemin de jonction en direction du tracé de l’Oenovélo.

Nous avons fait une première halte à la Cave coopérative viticole des Vignerons d’Ensérune, au comptoir de Cazouls-les-Béziers : une association d’hommes et de femmes passionnés qui ont conjugué leur savoir-faire pour produire des vins de qualité, valoriser leur production et préserver leur territoire.

Après une visite commentée de la cave et une longue séance photo devant la fresque murale de 700m2 du street artiste Jace, nous avons dégusté un Saint-Chinian Petit Paradis de 2022, accompagné de quelques huîtres.

Nous sommes remontées en selle pour rejoindre Colombiers et son charmant port, un lieu à la fois vivant et paisible, hors du temps. À chacun de mes passages à Colombiers, j’ai envie de tout plaquer pour acheter une péniche et vivre dans ce havre de paix. Au milieu du port, il y a un petit îlot auquel on accède par un pont piéton. Des plaisanciers y vivent, dans une atmosphère chaleureuse et conviviale : ici, un homme fait son jardin, là, un couple de retraités déjeunent dehors.

Notre belle adresse gourmande du midi ? Le Bistrot, qui propose une cuisine bistronomique de saison. Il est situé sur le port de Colombiers, au pied de l’Oppidum d’Ensérune, notre prochaine halte - culturelle et historique cette fois.

Après ce bon repas, on est remontées en selle un peu plus lourdes que lorsqu’on est descendues : mais pas d’inquiétude, ces calories ont vite été éliminées lors de la montée de la colline d’Ensérune ! En effet, la pente est particulièrement ardue, mais nous avons été sauvées par l’assistance électrique !

Au sommet de la colline, nous avions rendez-vous avec Lionel pour une visite de l’Oppidum Gaulois et du musée archéologique d’Ensérune. Cet Oppidum est l’un des villages gaulois les plus importants du Midi méditerranéen et son musée présente une collection exceptionnelle d’objets découverts pendant les fouilles.

Le site est ouvert toute l’année. Les visites sont libres ou commentées, vous pouvez également découvrir des ateliers - l’activité parfaite pour toute la famille ! Vous pouvez consulter l’agenda pour découvrir la programmation.

L’extérieur est aménagé pour une promenade très agréable qui offre une vue époustouflante sur l’étang asséché de Montady. De plus, l’Oppidum d’Ensérune est labellisé Accueil Vélo : il dispose de toutes les installations nécessaires pour faciliter votre passage et votre halte à vélo, mais également d’un accès PMR. Bref, c’est un lieu inclusif qui souhaite accueillir tout le monde !

Nous avons ensuite dévalé la colline et repris la route en direction de Capestang, en nous régalant des paysages qui jalonnent le Canal du Midi : végétation dense, ponts de pierre, jolis villages… on en a pris plein les pupilles le long de cette portion qui fait également partie de l'itinéraire du Canal des 2 Mers à Vélo.

À Capestang, nous avons déposé nos bagages à La Soulenque, chambres et tables d’hôtes dans la superbe demeure de Marie-Christine et Dominique, avant de rejoindre la Collégiale Saint-Étienne pour une visite guidée et une ascension jusqu’au clocher, à 43  mètres de haut, avec Dominique Saillard. Puis nous sommes montés sur les toits pour admirer une vue à 360° sur le village et ses environs. Observer un coucher de soleil sur le Canigou, c’est une expérience magique qui ne se refuse pas !

Après un repas délicieux concocté par Dominique, ancien restaurateur, et une soirée douce avec nos deux hôtes (et leur adorable chat !), on a regagné nos chambres pour profiter d’une nuit réparatrice.  

Dimanche

Le petit-déjeuner, varié et copieux, nous a apporté l’énergie nécessaire pour enfourcher nos vélos et entamer une nouvelle journée riche en aventures et en découvertes !

Cette portion jusqu’à Saint-Chinian nous a réservé de magnifiques paysages vallonnés et des points de vue spectaculaires ! Mais aussi de belles montées pour s’endurcir les mollets et de chouettes descentes pour pédaler à toute vitesse !

Après avoir profité des belles lumières matinales sur le port de Capestang (le plus grand port du Canal du Midi) et flâné sur le marché, nous avons démarré sur la voie verte Camin’arts : 11 kilomètres qui relient Capestang à Cruzy en suivant le tracé de l’ancienne voie ferrée. Les sculptures de Maxime Sanchez Tomberaw (en cours d’installation) émaillent ce parcours atypique et offrent des pauses contemplatives artistiques.

Avant d’arriver à Saint-Chinian, nous nous sommes régalées comme des enfants avec cette grande descente qui offre de superbes panoramas entre reliefs et vignobles ! Le massif du Caroux se dessine en toile de fond et donne naissance à de beaux paysages de montagne au cœur du Languedoc !

À Saint-Chinian, nous avons déjeuné au Café de la Paix, dans un cadre moderne et élégant. Leur café gourmand est l’un des plus esthétiques (et bon !) que j’ai pu voir ! Ça nous a préparé pour la suite, un plongeon artistique des plus étonnants !

C’est le ventre plein que l’on s’est dirigé vers la Cave de Saint-Chinian pour découvrir l’une des plus étonnantes surprises du parcours : une galerie d’art unique en son genre.
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La Cave de Saint-Chinian, créée en 1937 et réunissant une centaine de vignerons, a développé le concept d’Art en Cave : il s’agit d’associer l’œuvre d’un artiste contemporain à une cuvée. Une fresque est réalisée sur l’une des cuves de la cave avec pour thèmes principaux le soleil, le Sud et le vin. Chaque fresque inspire une cuvée unique puis un extrait de l’œuvre est reproduit sur l’étiquette des bouteilles, ainsi l’œuvre et la cuvée sont liées. Vous pouvez donc admirer les œuvres de Jean Bastide (auteur de la bande-dessinée Sambre), Kashink (graffeuse et street artiste connue), Miss. Tic, etc. Ce concept d’Art en Cave permet de retrouver des artistes connus mais également d’en découvrir d’autres.

Nous avons ensuite dégusté différentes cuvées.

Pour notre dernière nuit, nous avons rejoint Cessenon-sur-Orb et nous avons été accueillies à l’Écrin de l’Orb, une belle et grande maison avec un jardin et d’adorables poules. Maison, tables d’hôtes et spa, l’Écrin de l’Orb est l’escale détente parfaite aux beaux jours : massage, terrasse, jacuzzi… tout est réuni pour un séjour agréable et ressourçant !

Au cœur du village, nous avons dîné à la Brasserie de l’Helder, un bar restaurant pizzeria à l’ambiance conviviale qui propose une cuisine généreuse et gourmande.

Lundi

C’est notre dernière journée, mais pas la fin des jolies surprises ! Nous avons effectué une halte à la base canoë de Réals, située au bord du fleuve L'Orb : au cœur d’un décor naturel somptueux, la base de Réals est un lieu idéal aux beaux jours pour pique-niquer, se détendre ou louer un canoë. En février, il était encore un peu tôt pour en profiter pleinement - bien que nous ayons apprécié la quiétude et la beauté des lieux.

Notre périple s’est terminé là où il a commencé : à la gare de Magalas. Guillaume est venu récupérer nos compagnons de route et c’est avec un pincement au cœur qu’on les a laissés partir.